Jusqu’au 16e siècle, deux moulins tournaient à cet emplacement, un moulin à blé, à la même place qu’aujourd’hui, un moulin à tan, sur la rive gauche du bief ; à proximité était la maison du meunier.
(Le moulin à tan permettait grâce à des pilons actionnés par un arbre à cames de réduire en poudre de l’écorce de chêne pour obtenir le tan nécessaire à la fabrication du cuir ou tannerie, activité importante à Montargis.)
En 1638, après une période d’interruption de 27 ans, les travaux de construction du canal de Briare reprennent, pour la réalisation des derniers kilomètres, de Montbouy à Montargis.
Les moulins et la maison du meunier sont achetés en 1639 par les seigneurs du canal (la compagnie des Seigneurs du canal de Loire en Seine). Il est précisé sur l’acte que les acheteurs « pourront faire passer le canal au travers de la cour, desmolir la maison où est le meunier et partie du moulin à tan ».
Le canal creusé à l’époque mesure quelques mètres de large, la moitié d’aujourd’hui et sa profondeur est d’1,20 m. Le site est modifié ; la maison du meunier est reconstruite sur la rive opposée de celle du moulin et un pont levis est installé un peu en amont de l’emplacement de la passerelle pour permettre au meunier de circuler, avec pour lui la contrainte de le laisser lever pour que la voie soit libre.
En 1830, la loi de modernisation des voies navigables Becquey impose de nouvelles modifications ; le canal est recreusé pour une profondeur de 1,60 m et probablement élargi. Le moulin à tan, encore présent sur le cadastre en 1824, disparaît.
Le pont levis est remplacé par un pont tournant, lui aussi manœuvré par le meunier.
En 1885, nouveau changement, les voies d’eau adoptent le gabarit Freycinet : la profondeur passe à 2,20 m et le canal est encore élargi. Un pont métallique est construit à quelques dizaines de mètres du site et une passerelle de même nature est installée entre le moulin et la maison du meunier.